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Stupеfait LE DOCTEUR rassemble les documents et les rend ? JEANNE.

LE DOCTEUR. Je… Je… (Il va pour prendre les gouttes, mais repousse la fiole et se verse une bonne dose de cognac.) Finalement, vous ?tes tout de m?me sa femme ?

JEANNE. Vous pensez peut-?tre que je suis sa grand-m?re ?

LE DOCTEUR. Honn?tement, je ne sais pas quoi penser. (Il reprend le verre de cognac.)

JEANNE. (Sur un ton impеrieux.) Reposez votre verre ! (D’un geste dеcidе elle еcarte la bouteille.) Je commence ? sеrieusement m’inquiеter pour la santе de mon mari.

LE DOCTEUR. Pourquoi ?

JEANNE. Parce que son docteur est alcoolique.

LE DOCTEUR. Je ne bois pas du tout.

JEANNE. Je vois ?a.

LE DOCTEUR. Vous ?tes vraiment sa femme ?

JEANNE. Pourquoi cela vous еtonne-t-il ?

LE DOCTEUR. Je ne m’еtonnerais pas si… Si l’autre femme…

JEANNE. (Sur un ton cassant.) En ce qui concerne l’autre femme, c’est uniquement le rеsultat des vapeurs d’alcool ou le fruit de votre imagination dеtraquеe. Je sais, en tant que juriste, que, suite au contact permanent avec les fous, les mеdecins psychiatres ont du mal ? prеserver leur santе mentale. Cette femme n’existe pas.

LE DOCTEUR. Elle existe !

JEANNE. (Implacable.) Elle n’a jamais existе et elle ne peut pas exister. Vous ne vous contr?lez pas. Votre mеmoire vous joue des tours. Vous avez m?me oubliе que vous soignez mon mari depuis pr?s de deux ans. Vous avez perdu sa carte mеdicale. Il est possible que vous l’ayez effacеe de la mеmoire de l’ordinateur par nеgligence ou intentionnellement. Il ne nous reste plus qu’? la restaurer. Il vous sera tr?s difficile d’expliquer au tribunal, pourquoi vous ne l’avez pas fait.

LE DOCTEUR. (Nerveux.) ? quel tribunal ?

JEANNE. Le tribunal vers lequel je me tourne. J’ai l’intention de placer mon mari dans un centre de soins et pour cela j’ai besoin d’une carte mеdicale dеtaillеe et convaincante.

LE DOCTEUR. Vous voulez enfermer votre mari dans un asile de fous ?

JEANNE. Modеrez vos expressions. Si je voulais enfermer quelqu’un dans un asile de fous, eh bien, ce serait vous. Et croyez-moi, j’en ai les moyens. Regardez-vous dans une glace et vous serez d’accord avec moi.

LE DOCTEUR. Avouez, que vous ne supportez plus votre mari et que vous avez dеcidе de vous en dеbarrasser.

JEANNE. Premi?rement, ce sont mes affaires. Et, deuxi?mement, quand bien m?me ? Il a, peut-?tre, le droit d’oublier son obligation premi?re, mais moi je ne suis pas tenue d’oublier le premier de mes droits. (Avec mеpris.) Comprenez-vous, au moins, cela, docteur ?

LE DOCTEUR. « Obligation », « droit »… On voit d’emblеe que vous ?tes juriste.

JEANNE. Et que je suis une femme, ?a ne se voit pas d’emblеe ? Je me serais attendue ? plus de comprеhension de la part d’un mеdecin.

LE DOCTEUR. Qu’attendez-vous de moi ?

JEANNE. Un certificat et une carte mеdicale.

LE DOCTEUR. Bon, d’accord, revenez demain, elle sera pr?te.

JEANNE. Demain, vous aurez trouvе d’autres excuses. J’en ai besoin aujourd’hui. Maintenant.

LE DOCTEUR. Maintenant, j’ai une consultation ? la clinique. Je dois partir.

JEANNE. ?a sera long ?

LE DOCTEUR. Une vingtaine de minutes.

JEANNE. J’attendrai.

LE DOCTEUR. De toute fa?on, aujourd’hui je n’aurai pas le temps. Une carte mеdicale ne se fait pas aussi vite que vous semblez le penser. Je vous en prie, revenez demain.

JEANNE. Non, je ne partirai pas d’ici, tant que je ne l’aurai pas. (Elle s’assoit avec une attitude de dеfi, prend le guide mеdical et se plonge dans la lecture, montrant de tout son ?tre qu’elle a l’intention de rester longtemps et qu’on ne rеussira pas ? la mettre dehors.)

LE DOCTEUR. (Ayant perdu tout espoir.) Mais il faut vraiment que je passe ? la clinique.

JEANNE. Allez-y, je ne vous retiens pas.

LE DOCTEUR. Et vous ?

JEANNE. Et moi, je vais faire rentrer Michel ici et nous resterons ensemble ici, tant que nous n’aurons pas la carte mеdicale.

LE DOCTEUR. Bon, eh bien… C’est comme vous voulez.

LE DOCTEUR se verse du cognac, puis, apr?s rеflexion, prend la fiole des gouttes, puis se tourne ? nouveau vers le cognac et, finalement, trouve un compromis : il verse quelques gouttes dans le cognac, boit et sort, portant sa main tant?t ? la t?te, tant?t au cCur. JEANNE, l’ayant suivi d’un regard de satisfaction, sort aussi et revient avec MICHEL.

JEANNE. Reste l? et n’en bouge pas. Moi, je vais t’acheter un sandwich. Compris ? Ne bouge pas.

JEANNE part. Un peu apr?s, entre le DOCTEUR.

MICHEL. Vous avez rendez-vous ?

LE DOCTEUR. Moi ? Non.

MICHEL. (L’esprit ailleurs.) Le docteur est absent. Patientez dans la salle d’attente.

LE DOCTEUR. Mais, c’est moi, le docteur !

MICHEL. Depuis quand ?tes-vous docteur ?

LE DOCTEUR. Je l’ai toujours еtе, et je le serai tant que je ne deviendrai pas fou, ce qui, gr?ce ? vous, ne saurait tarder. Et maintenant, sortez et ne m’emp?chez pas de travailler. Je dois еcrire… (Il s’arr?te.) Zut, qu’est-ce que je dois еcrire ?

MICHEL. Ma carte mеdicale.

LE DOCTEUR. Ah ! oui. Comment le savez-vous ?

MICHEL. Je ne sais pas.
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