Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre
Жюль Габриэль Верн
И. В. Геннис
Легко читаем по-французски
«Путешествие к центру Земли» – увлекательный роман классика приключенской литературы и одного из основоположников жанра научной фантастики Жюля Верна. Герои – ученый Отто Лиденброк, его племянник Аксель и их верный проводник Ганс – спускаются в жерло потухшего вулкана, чтобы отыскать путь к центру нашей планеты. Им приходится преодолеть не один опасный спуск, проплыть подземным морем, стать свидетелями жестокой схватки настоящих динозавров и чудом спастись, после того как проснувшийся вулкан выбросит их на земную поверхность. Текст сопровождается комментариями, поясняющими некоторые лексико-грамматические сложности. В книге помещены также упражнения и небольшой словарь, облегчающий чтение. Для всех, кто изучает французский язык и хочет усовершенствовать свои знания.
Жюль Верн / Jules Verne
Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre
© Геннис И.В., подготовка текста, комментарии, упражнения и словарь
© ООО «Издательство АСТ», 2019
I
Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint prеcipitamment vers sa petite maison situеe dans l’un des vieux quartiers de Hambourg.
Il jeta dans un coin sa canne ? t?te de casse-noisette[1 - Il jeta dans un coin sa canne ? t?te de casse-noisette. – Он отбросил в угол свою трость с набалдашником в виде Щелкунчика], sur la table son large chapeau et ? son neveu ces paroles : « Axel, suis-moi ! »
Il еtait professeur au Johann?um[2 - Johann?um – Иоганнеум, здание гимназии (в античном стиле)], et faisait un cours de minеralogie pendant lequel il se mettait rеguli?rement en col?re une fois ou deux. Non point qu’il se prеoccup?t d’avoir des еl?ves assidus ? ses le?ons, ni du degrе d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succ?s qu’ils pouvaient obtenir par la suite ; ces dеtails ne l’inquiеtaient gu?re. C’еtait un savant еgo?ste, un puits de science dont la poulie grin?ait quand on en voulait tirer quelque chose : en un mot, un avare.
Il y a quelques professeurs de ce genre en Allemagne.
Mon oncle еtait conservateur du musеe minеralogique de M. Struve, ambassadeur de Russie, prеcieuse collection d’une renommеe europеenne.
C’еtait un homme grand, maigre, d’une santе de fer et d’un blond juvеnil[3 - d’un blond juvеnil – по-юношески белокурый] qui lui ?tait dix bonnes annеes de sa cinquantaine. Ses gros yeux roulaient sans cesse derri?re des lunettes considеrables ; son nez, long et mince, ressemblait ? une lame affilеe ; les mеchants prеtendaient m?me qu’il еtait aimantе et qu’il attirait la limaille de fer[4 - la limaille de fer – железные опилки]. Pure calomnie : il n’attirait que le tabac, mais en grande abondance, pour ne point mentir.
Il demeurait dans sa petite maison de K?nigstrasse, une habitation moitiе bois, moitiе brique, ? pignon dentelе[5 - ? pignon dentelе – с резным верхом].
Mon oncle еtait riche pour un professeur allemand. La maison lui appartenait en toute propriеtе, contenant et contenu. Le contenu, c’еtait sa filleule Gra?ben[6 - sa filleule Gra?ben – его крестница Гретхен], de dix-sept ans, la bonne Marthe et moi. En ma double qualitе de neveu et d’orphelin, je devins son aide dans ses expеriences.
J’avais du sang de minеralogiste dans les veines, et je ne m’ennuyais jamais en compagnie de mes prеcieux cailloux.
En somme, on pouvait vivre heureux dans cette maisonnette de K?nigstrasse, malgrе les impatiences de son propriеtaire, car, tout en s’y prenant d’une fa?on un peu brutale, celui-ci ne m’en aimait pas moins. Mais cet homme-l? ne savait pas attendre.
Quand, en avril, il avait plantе dans les pots de fa?ence de son salon des pieds de rеsеda, chaque matin il allait rеguli?rement les tirer par les feuilles afin de h?ter leur croissance.
Avec un pareil original, il n’y avait qu’? obеir. Je me prеcipitai donc dans le cabinet de mon oncle.
II
Ce cabinet еtait un vеritable musеe. Tous les еchantillons du r?gne minеral[7 - r?gne minеral – неорганический мир] s’y trouvaient еtiquetеs avec l’ordre le plus parfait.
Mon oncle еtait assis dans son large fauteuil et tenait entre les mains un livre qu’il considеrait avec la plus profonde admiration.
« Quel livre ! quel livre ! » s’еcriait-il.
Cette exclamation me rappela que le professeur Lidenbrock еtait aussi bibliomane.
« Eh bien ! me dit-il, tu ne vois donc pas ? Mais c’est un trеsor inestimable que j’ai rencontrе ce matin dans la boutique.
– Magnifique ! » rеpondis-je avec un enthousiasme de commande[8 - avec un enthousiasme de commande – с деланным восхищением].
En effet, ? quoi bon ce fracas pour un vieux bouquin jaun?tre auquel pendait un signet dеcolorе ?
Cependant le professeur continuait ? pousser les interjections admiratives.
« Vois, disait-il, en se faisant ? lui-m?me demandes et rеponses ; est-ce assez beau ? Oui, c’est admirable ! Et quelle reliure ! Ce livre s’ouvre-t-il facilement ? Oui, car il reste ouvert ? n’importe quelle page ! Mais se ferme-t-il bien ? Oui, car la couverture et les feuilles forment un tout bien uni. Et ce dos qui n’offre pas une seule brisure apr?s sept cents ans d’existence ! »
Je ne pouvais faire moins que de l’interroger sur son contenu[9 - Je ne pouvais faire moins que de l’interroger sur son contenu… – Мне ничего не оставалось, как спросить его о содержании книги…], bien que cela ne m’intеress?t aucunement.
« Et quel est donc le titre de ce merveilleux volume ? demandai-je avec un empressement trop enthousiaste pour n’?tre pas feint.
– Cet ouvrage ! rеpondit mon oncle en s’animant, c’est l’Heims-Kringla de Snorre Turleson, le fameux auteur islandais du douzi?me si?cle ! C’est la Chronique des princes norvеgiens qui rеgn?rent en Islande !
– Vraiment ! m’еcriai-je de mon mieux, et, sans doute, c’est une traduction en langue allemande ?
– Bon ! riposta vivement le professeur, une traduction ! Et qu’en ferais-je de ta traduction ! Ceci est l’ouvrage original en langue islandaise, ce magnifique idiome, riche et simple ? la fois !
– Comme l’allemand.
– Oui, rеpondit mon oncle, sans compter que la langue islandaise admet les trois genres comme le grec et dеcline les noms propres comme le latin !
– Ah ! fis-je un peu еbranlе dans mon indiffеrence, et les caract?res de ce livre sont-ils beaux ?
– Des caract?res ! Qui te parle de caract?res, malheureux Axel ? Ah ! tu prends cela pour un imprimе[10 - tu prends cela pour un imprimе – ты принимаешь это за типографский шрифт] ! Mais, ignorant, c’est un manuscrit, et un manuscrit runique[11 - manuscrit runique – рунический манускрипт] !…
– Runique ?
– Oui ! Vas-tu me demander maintenant de t’expliquer ce mot ?
– Je m’en garderai bien », rеpliquai-je avec l’accent d’un homme blessе dans son amour-propre.
Mais mon oncle continua et m’instruisit, malgrе moi, de choses que je ne tenais gu?re ? savoir.
« Les runes, reprit-il, еtaient des caract?res d’еcriture usitеs autrefois en Islande, et, suivant la tradition, ils furent inventеs par Odin[12 - Odin – Один (верховный бог в германо-скандинавской мифологии)] lui-m?me ! Mais regarde donc, admire donc, impie, ces types qui sont sortis de l’imagination d’un dieu ! »
Ma foi, faute de rеplique, j’allais me prosterner, genre de rеponse qui doit plaire aux dieux comme aux rois, quand un incident vint dеtourner le cours de la conversation. Un parchemin crasseux glissa du bouquin et tomba ? terre.
Mon oncle se prеcipita sur ce brimborion avec une aviditе facile ? comprendre. Un vieux document, enfermе peut-?tre depuis un temps immеmorial dans un vieux livre, ne pouvait manquer d’avoir un haut prix ? ses yeux.
« Qu’est-ce que cela ? » s’еcria-t-il.
Il dеploya soigneusement sur sa table un morceau de parchemin long de cinq pouces, large de trois, et sur lequel s’allongeaient des caract?res de grimoire.
Le professeur considеra pendant quelques instants cette sеrie de caract?res ; puis il dit en relevant ses lunettes :