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Charles Perrault. Le petit Poucet. Книга для чтения на французском языке

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2022
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" Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens d'habiller, que vous sentez.

– Je sens la chair fra?che, te dis-je encore une fois, reprit l'Ogre, en regardant sa femme de travers, et il y a ici quelque chose que je n'entends pas. "

En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.

" Ah! dit-il, voil? donc comme tu veux me tromper, maudite femme! Je ne sais ? quoi il tient (я не знаю, что мне мешает) que je ne te mange aussi : bien t'en prend d'?tre une vieille b?te (ах ты старая скотина). Voil? du gibier qui me vient bien ? propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci."

Il les tira de dessous le lit, l'un apr?s l'autre. Ces pauvres enfants se mirent ? genoux, en lui demandant pardon; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d'avoir de la pitiе, les dеvorait dеj? des yeux, et disait ? sa femme que ce seraient l? de friands morceaux, lorsqu'elle leur aurait fait une bonne sauce. Il alla prendre un grand couteau ; et en approchant de ces pauvres enfants, il l'aiguisait sur une longue pierre, qu'il tenait ? sa main gauche. Il en avait dеj? empoignе un, lorsque sa femme lui dit : " Que voulez-vous faire ? l'heure qu'il est ? n'aurez-vous pas assez de temps demain ?

– Tais-toi, reprit l'Ogre, ils en seront plus mortifiеs.

– Mais vous avez encore l? tant de viande, reprit sa femme : voil? un veau, deux moutons et la moitiе d'un cochon !

– Tu as raison, dit l'Ogre : donne-leur bien ? souper afin qu'ils ne maigrissent pas, et va les mener coucher. "

La bonne femme fut ravie de joie, et leur porta bien ? souper; mais ils ne purent manger, tant ils еtaient saisis de peur. Pour l'Ogre, il se remit ? boire, ravi d'avoir de quoi si bien rеgaler ses amis. Il but une douzaine de coups de plus qu'? l'ordinaire : ce qui lui donna un peu dans la t?te, et l'obligea de s'aller coucher.

7. Lisez le fragment et faites le devoir ! Intitulez le passage! 

L'Ogre avait sept filles, qui n'еtaient encore que des enfants. Ces petites ogresses avaient toutes le teint fort beau, parce qu'elles mangeaient de la chair fra?che, comme leur p?re ; mais elles avaient de petits yeux gris et tout ronds, le nez crochu, et une fort grande bouche, avec de longues dents fort aigu?s et fort еloignеes l'une de l'autre. Elles n'еtaient pas encore fort mеchantes; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient dеj? les petits enfants pour en sucer le sang. On les avait fait coucher de bonne heure, et elles еtaient toutes sept dans un grand lit, ayant chacune une couronne d'or sur la t?te. Il y avait dans la m?me chambre un autre lit de la m?me grandeur: ce fut dans ce lit que la femme de l'Ogre mit coucher les sept petits gar?ons; apr?s quoi, elle s'alla coucher aupr?s de son mari.

Le petit Poucet, qui avait remarquе que les filles de l'Ogre avaient des couronnes d'or sur la t?te, et qui craignait qu'il ne pr?t ? l'Ogre quelques remords de ne les avoir pas еgorgеs d?s le soir m?me, se leva vers le milieu de la nuit, et prenant les bonnets de ses fr?res et le sien, il alla tout doucement les mettre sur la t?te des sept filles de l'Ogre, apr?s leur avoir ?tе leurs couronnes d'or, qu'il mit sur la t?te de ses fr?res, et sur la sienne afin que l'Ogre les pr?t pour ses filles, et ses filles pour les gar?ons qu'il voulait еgorger.

La chose rеussit comme il l'avait pensе ; car l'Ogre, s'еtant еveillе sur le minuit, eut regret d'avoir diffеrе au lendemain ce qu'il pouvait exеcuter la veille. Il se jeta donc brusquement hors du lit, et, prenant son grand couteau: " Allons voir, dit-il, comment se portent nos petits dr?les; n'en faisons pas ? deux fois. "

Il monta donc ? t?tons ? la chambre de ses filles, et s'approcha du lit o? еtaient les petits gar?ons, qui dormaient tous, exceptе le petit Poucet, qui eut bien peur lorsqu'il sentit la main de l'Ogre qui lui t?tait la t?te, comme il avait t?tе celles de tous ses fr?res. L'Ogre, qui sentit les couronnes d'or : " Vraiment, dit- il, j'allais faire l? un bel ouvrage; je vois bien que je bus trop hier au soir. "

Il alla ensuite au lit de ses filles, o? ayant senti les petits bonnets des gar?ons: " Ah ! les voil?, dit-il, nos gaillards ; travaillons hardiment. "

En disant ces mots, il coupa, sans balancer, la gorge ? ses sept filles. Fort content de cette expеdition, il alla se recoucher aupr?s de sa femme. Aussit?t que le petit Poucet entendit ronfler l'Ogre, il rеveilla ses fr?res, et leur dit de s'habiller promptement et de le suivre. Ils descendirent doucement dans le jardin et saut?rent par-dessus les murailles. Ils coururent presque toute la nuit, toujours en tremblant, et sans savoir o? ils allaient.

8. Lisez le fragment et faites le devoir ! Intitulez le passage! 

L'Ogre, s'еtant еveillе, dit ? sa femme : " Va-t'en l?-haut habiller ces petits dr?les d'hier au soir. "

L'Ogresse fut fort еtonnеe de la bontе de son mari, ne se doutant point de la mani?re qu'il entendait qu'elle les habill?t, et croyant qu'il lui ordonnait de les aller v?tir, elle monta en haut, o? elle fut bien surprise, lorsqu'elle aper?ut ses sept filles еgorgеes et nageant dans leur sang. Elle commen?a par s'еvanouir, car c'est le premier expеdient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres.

L'Ogre, craignant que sa femme ne f?t trop longtemps ? faire la besogne dont il l'avait chargеe, monta en haut pour l’aider. Il ne fut pas moins еtonnе que sa femme lorsqu'il vit cet affreux spectacle. "Ah ! qu'ai-je fait l? ? s'еcria-t-il. Ils me le payeront, les malheureux, et tout ? l'heure. "

Il jeta aussit?t une potеe d'eau dans le nez de sa femme ; et, l'ayant fait revenir: " Donne-moi vite mes bottes de sept lieues, lui dit-il, afin que j'aille les attraper. "

Il se mit en campagne, et apr?s avoir couru bien loin de tous les c?tеs, enfin il entra dans le chemin o? marchaient ces pauvres enfants, qui n'еtaient plus qu'? cent pas du logis de leur p?re. Ils virent l'Ogre qui allait de montagne en montagne, et qui traversait des rivi?res aussi aisеment qu'il aurait fait le moindre ruisseau.

Le petit Poucet qui vit un rocher creux proche le lieu o? ils еtaient, y fit cacher ses six fr?res et s'y fourra aussi, regardant toujours ce que l' Ogre deviendrait. L'Ogre, qui se trouvait fort las du long chemin qu'il avait fait inutilement (car les bottes de sept lieues fatiguent fort leur homme), voulut se reposer; et, par hasard, il alla s'asseoir sur la roche o? les petits gar?ons s'еtaient cachеs. Comme il n'en pouvait plus de fatigue, il s'endormit apr?s s'?tre reposе quelque temps, et vint ? ronfler si effroyablement, que les pauvres enfants n'eurent pas moins de peur que quand il tenait son grand couteau pour leur couper la gorge.

Le petit Poucet en eut moins de peur, et dit ? ses fr?res de s'enfuir promptement ? la maison pendant que l'Ogre dormait bien fort, et qu'ils ne se missent point en peine de lui. Ils crurent son conseil, et gagn?rent vite la maison.

Le petit Poucet, s'еtant approchе de l'Ogre, lui tira doucement ses bottes, et les mit aussit?t. Les bottes еtaient fort grandes et fort larges ; mais, comme elles еtaient fеes, elles avaient le don de s'agrandir et de se rapetisser selon la jambe de celui qui les chaussait; de sorte qu'elles se trouv?rent aussi justes ? ses pieds et ? ses jambes que si elles eussent еtе faites pour lui. Il alla droit ? la maison de l'Ogre, o? il trouva sa femme qui pleurait aupr?s de ses filles еgorgеes.

" Votre mari, lui dit le petit Poucet, est en grand danger; car il a еtе pris par une troupe de voleurs, qui ont jurе de le tuer s'il ne leur donne tout son or et tout son argent. Dans le moment qu'ils lui tenaient le poignard sur la gorge, il m'a aper?u et m'a priе de vous venir avertir de l'еtat o? il est, et de vous dire de me donner tout ce qu'il a de vaillant, sans en rien retenir, parce qu'autrement ils le tueront sans misеricorde. Comme la chose presse beaucoup, il a voulu que je prisse ses bottes de sept lieues que voil?, pour faire diligence, et aussi afin que vous ne croyiez pas que je sois un affronteur. "


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